Un site web efficace

A quoi sert un site web ? Il sert ou bien indirectement, pour donner des compléments d'information à des prospects qui veulent s'informer ou se rassurer sur une société. C'est un usage très simple, à relativement faible valeur ajoutée.

Il peut aussi servir directement à vendre, c'est-à-dire qu''il utilise l'argumentaire de vente pour convaincre un visiteur de passer à l'achat. Il peut même (mais c'est difficile) enregistrer et encaisser la transaction.

Pourquoi un site web ?

La question "zéro" à poser est sans doute "Faut-il un site web" ? Voici quelques raisons qui suggèrent le contraire :

• Une fois le site en ligne, personne ne viendra le consulter. Cest malheureusement assez vrai ; à part ceux qui vous connaissent déjà et qui vous recherchent spécifiquement, le trafic sur votre site sera faible, voir nul. S'il est central dans votre stratégie pour faire des ventes ou rendre des services, il sera nécessaire d'investir en marketing et communication pour amener des prospects dessus

• Un site web peut représenter un gros investissement, et les coûts d'exploitation ne sont pas négligeables non plus. Quand les moyens de l'entreprise sont limités, il y a sans doute des dépenses plus importantes, qui peuvent générer des revenus de façon plus certaine

• Les sites web peuvent nécessiter des compétences techniques, pas forcément disponibles au sein de l'entreprise, avec les coûts et les délais que ça implique, ainsi que les risques de bugs ou de pannes au cours de la vie du site

• Il est possible d'utiliser les réseaux sociaux intensivement, au point qu'une bonne page LinkedIn, Tiktok ou Instagram peuvent remplacer le site web pour les prospects et les clients, WhatsApp for Business complétant les outils de relation avec les clients.

• Quand on regarde le paysage du web dans la plupart des pays d'Afrique, on y voit des sites non mis à jour depuis des années, des sites avec des pages manquantes ou des fonctionnalités cassées, des formulaires ou des chats qui ne répondent plus depuis longtemps, ou carrément des sites en panne ou disparus. Faut-il vraiment rejoindre ce club de "bras cassés" ?

Ces points sont valides pour beaucoup, mais il est possible de trouver un bon compromis, où les bénéfices sont supérieurs aux coûts. Pour cela regardons en détail les bénéfices potentiels :

• Informer : Un site permet aux gens qui nous cherchent de trouver nos contacts, et s'informer sur notre existence, notre sérieux. Autrement dit, remplacer le standard ou l'accueil. C'est un bénéfice modeste, qui ne peut justifier de grands investissements.

• Vendre : Un site peut amener des clients potentiels à acheter directement nos produits et services en les consultant. Autrement dit, remplacer un commercial sédentaire. C'est un bénéfice intéressant, mais qui est proportionnel à l'investissement fait en communication pour faire connaitre le site et les produits, ainsi qu'à l'efficacité du site à convaincre. Cela implique deux coûts significatifs

• Servir : Le bénéfice ultime est quand il s'agit d'une nécessité car il s'agit de plate-forme de service, qui procurent des services complexes qui s'appuient sur des bases de données. Autrement dit, il permet de remplacer quasiment toute une équipe. On est dans un cas similaire au précédent, mais où les dépenses en marketing et en logiciel sont encore plus essentielles, et importantes

On sent bien que plus on demande des choses avancées à son site web, plus il va être délicat à mettre au point ; et son efficacité devra être optimisée considérablement pour concurrencer des humains efficaces... Il faut donc être très attentif à ce dont on a besoin pour atteindre ses objectifs, et non ce dont on a envie, qui risque de coûter une fortune pour un retour sur investissement douteux.

Technologies et outils

On ne va pas ici plonger dans les langages et outils de développement de site web, il s'agit d'un sujet trop profond et complexe. On va juste citer les quelques-uns que l'on croise souvent, et donner quelques information sur leurs intérêts ou inconvénients

• PHP, Java, ASP, Python, ... et bien d'autres ; ce sont des langages de programmation, et dans les mains d'un bon programmeur ou d'une équipe, ils ont tous le potentiel pour créer des sites complexes.

• Wordpress, Joomla, Drupal, Ghost, Typo3... et bien d'autres ; ce sont des outils de gestion de contenus (CMS) qui permettent de développer avec relativement peu d'expertise des fonctionnalités dynamiques et des sites assez ambitieux. Il faut quand même une certaine maîtrise de l'informatique quelque part.

• Wix, Prestashop, Shopify, WooCommerce, Magento, ... et bien d'autres ; ce sont des outils de vente en ligne, qui viennent avec des tonnes d'options, de plugins, et d'interface pour automatiser au mieux le e-commerce. Ce sont des plate-formes très "occidentales" pas forcément adaptées aux usages des consommateurs africains, mais très pertinentes pour la vente en Europe par exemple.

• Google Sites : on en parle en détail plus bas, mais en deux mots c'est un outil "no code" destiné à faire des sites simples, élégants et gratuits. Souvent pertinent pour les entrepreneurs qui démarrent.

Combien ça coûte

• Conception : souvent négligée, c'est la partie essentielle qui va impliquer les coûts de toutes les autres. Il s'agit de décider des ses objectifs, de quelles fonctionnalités on veux, de leurs interactions, de l'Expérience Utilisateur (appelée "UX"), tout en ayant un oeil sur les coûts, le budget marketing dont il bénéficiera et ses résultats attendus. 

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : entre 0 (internalisé) et 4 millions CFA (consultants)

• Développement : c'est la partie où les informaticiens font leur magie... et leurs bugs. Attention, quand des experts en informatiques estiment qu'un projet va durer tant, entre les discussions initiales et les finitions, la durée effective est généralement autour du double. Parfois le coût également, préparez bien vos contrats de prestation !

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : entre 100.000 F (site statique) et 25 millions CFA (plate-forme digitale)

• Design : une fois le site fonctionnel, il faut l'habiller de belles couleurs, logos, photos, infographies... Et la beauté a souvent un coût

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : entre 0 (internalisé ou  offert avec le site) et 5 millions CFA (avec de vrais créatifs), mais généralement entre 150.000 F et 500.000 FCFA

• SEO : pour des sites qui ont un fort potentiel et qui s'inscrivent dans la durée, on peut investir dans de l'expertise pour optimiser son référencement sur Google. On appelle ça le "Search Engine Optimization" en anglais

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : entre 0 (internalisé et bricolé) et 4 millions CFA (consultants+ingénieurs). Attention, le SEO avancé peut nécessiter des coûts récurrents (mensuels)

• Maintenance : un site n'est pas immortel. Changements de technologies, d'hébergeur, correction de bugs, piratages, pannes de serveur... mais aussi évolution des contenus et des fonctionnalités. il faut disposer de quelqu'un compétent, disponible, et pas trop cher

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : parfois 0 (c'est une erreur), mais généralement autour de 20% du coût de développement du site, chaque année

• Hébergement : la location des serveurs, de la bande passante, et du nom de domaine donnent lieu à des facturations annuelles ou mensuelles qui dépendent de la complexité, de la performance, et du trafic attendus.

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : entre 0 (chez Google Sites) et 4 millions CFA/mois (gros site de e-commerce), et une majorité autour de 70.000F/mois

• Marketing : attention, sans aucun effort marketing, vous serez les seuls avec vos contacts personnels à savoir que ce site existe. Il faut donc équilibrer dépenses pour le site et dépenses de publicité. Inutile de fabriquer une pépite qui restera secrete, car l'époque des chercheurs d'or est révolue. L'internaute ne fait plus l'effort de la recherche en général

Coûts constatés en Afrique de l'Ouest : entre 0 (c'est une erreur, sauf pour un site d'information pour les prospects) et 2 millions CFA par mois (pour des sites de e-commerce de premier plan), avec un premier palier à 2€ par jour (40.000 FCFA par mois)

Et les apps mobiles ?

Les apps mobiles ont beaucoup de mal à se faire une place dans le paysage digital en Afrique. Certaines Apps devenues mondiales sont présentes et utilisées sur tous les téléphones : Facebook, WhatsApp, Gmail, Google Maps, Candy Crush... Mais faire installer de nouvelles apps à des millions d'africains est un challenge : connectivité limitée et chère, mot de passe Google oublié ou appartenant à quelqu'un d'autre, stockage saturé par des vidéos, alphabétisation réduite, ... même les opérateurs télécoms ont du mal à faire installer leur app personnelle à leurs utilisateurs !

Par exemple, si on regarde le "coût par nouvel utilisateur" d'une campagne de publicité ciblant le téléchargement et l'installation d'une app en Afrique de l'Ouest, on est fréquemment au-dessus de 600 FCFA ou 1€... pas question de recruter un million d'utilisateurs... Mais quelques-uns réussissent, à coups d'efforts marketing et de valeur ajoutée, comme Orange, Wave, Yango, MTN, Netflix ou VLC.

Mais en dehors de ces colosses, peut d'opportunités pour les PME et les startups ici. Il y a peu de choses qu'un site web mobile, un compte Whatsapp et une équipe bien organisée ne puissent fournir quasiment aussi bien qu'une application mobile. Sans compter que le coût de développement d'une app mobile est environ le double de celui d'un site web équivalent.

Seules exceptions : les jeux vidéos, les fonctionnalités nécessitant un usage central de l'appareil photo ou du GPS, ou éventuellement un mode déconnecté n'ont pas d'équivalent vraiment satisfaisant en web.

Zoom sur Google Sites

Google Sites est un des produits gratuits Google qui ont le plus mûri ces dernières années. Sur sites.google.com il est possible de concevoir, implémenter, publier et héberger un site web décent, entièrement gratuit.

Les avantages :

• 100% gratuit, pas besoin de carte de crédit, pas d'option payante, pas de facture, pas de pub

• Design élégant, moderne, parfaitement adaptatif sur mobile

• Un hébergement gratuit, jamais en panne, jamais piraté, sans limite de temps (merci Google)

• Intégration faciles des briques Google : vidéos youtube, Google maps, Google docs, agenda...

Les inconvénients :

• Pas de base de données, de login, ni de fonctionnalité dynamiques

• Pas de possibilité d'exporter le site en dehors de Google

• Pas optimal pour le SEO

• Si on veut une adresse monentreprise.com au lieu d'un sites.google.com/view/monentreprise, il faut acheter un nom de domaine (dans les 10$ par an chez un vendeur quelconque)

Pour fait quoi :

Avec un peu d'expérience, et l'utilisation d'outils gratuits d'intelligence artificielle pour générer des textes et des images, une personne sans compétences informatiques peut créer un site web de plusieurs page en une journée. Pas besoin de faire appel à un prestataire externe. Et cela permet une grande agilité quand le patron lui-même peut changer le numéro de téléphone ou le produit phare en quelques minutes sans l'aide de personne.

Ces sites sont parfaits pour présenter une entreprise, son offre, ses arguments, son contact. Ils peuvent être conçus sur la base de l'argumentaire de vente dont on a parlé précédement. Ils conviennent aux PME, et aux startups qui démarrent. Leur robustesse et faible coût les rendent parfaits pour des auto-entrepreneurs qui ont juste besoin d'un peu de crédibilité.

Tutoriel :

Exemples

Voici quelques sites "de démo" réalisés avec Google Sites. Prenez le temps de les regarder sur laptop et sur mobile